« Cultiver un jardin, en manger les fruits et
dessiner avec.
S’asseoir et contempler le paysage. Dessiner un
jardin et composer l’implantation des massifs.
Regarder le jardin pousser.
À un certain moment,
Cueillir les fleurs, les feuilles, les fruits
et parfois les écorces du jardin.
Mélanger séparément.
Imprimer le jardin.
Composer une étendue colorée. Observer les
rapports de couleurs. »
En arpentant le paysage, Élise Hallab glane au gré des saisons feuilles, fleurs, fruits, écorces, matériaux utilisés pour la fabrication des couleurs. À partir de ses récoltes, elle obtient un jus coloré qui est travaillé pour être utilisé comme encre de sérigraphie ou bien comme bain de teinture. Au travers de son protocole de travail, elle expérimente un retour au geste artisanal des origines de la peinture et de la teinture. Cette recherche aux sources de la couleur se couple avec une lecture de l’histoire des jardins : quelles sont ses origines, ses dessins, comment est-il composé ? Les aplats de couleurs s’organisent et se répondent comme on composerait un jardin.
L’œil se promène dans ces subtiles nuances comme il le ferait dans les différents plans d’un paysage. Après un temps de contemplation, il est alors possible de capter les chaleurs, nuances et tonalités propres à chaque aplat coloré.