Elise Hallab

« Cultiver un jardin, en manger les fruits et dessiner avec. S’asseoir et contempler le paysage. Dessiner un jardin et composer l’implantation des massifs. Regarder le jardin pousser. À un certain moment, Cueillir les fleurs, (…)

« Cultiver un jardin, en manger les fruits et
dessiner avec.
S’asseoir et contempler le paysage. Dessiner un
jardin et composer l’implantation des massifs.
Regarder le jardin pousser.
À un certain moment,
Cueillir les fleurs, les feuilles, les fruits
et parfois les écorces du jardin.
Mélanger séparément.

Imprimer le jardin.
Composer une étendue colorée. Observer les
rapports de couleurs. »

En arpentant le paysage, Élise Hallab glane au gré des saisons feuilles, fleurs, fruits, écorces, matériaux utilisés pour la fabrication des couleurs. À partir de ses récoltes, elle obtient un jus coloré qui est travaillé pour être utilisé comme encre de sérigraphie ou bien comme bain de teinture. Au travers de son protocole de travail, elle expérimente un retour au geste artisanal des origines de la peinture et de la teinture. Cette recherche aux sources de la couleur se couple avec une lecture de l’histoire des jardins : quelles sont ses origines, ses dessins, comment est-il composé ? Les aplats de couleurs s’organisent et se répondent comme on composerait un jardin.

L’œil se promène dans ces subtiles nuances comme il le ferait dans les différents plans d’un paysage. Après un temps de contemplation, il est alors possible de capter les chaleurs, nuances et tonalités propres à chaque aplat coloré.

Clément Vinette

C’est au croisement du cinéma documentaire, du théâtre et de l’installation que les travaux de Clément Vinette s’articulent. Ils trouvent leur continuité dans la façon qu’ils ont de jouer avec les récits et le réel. (…)

C’est au croisement du cinéma documentaire, du théâtre et de l’installation que les travaux de Clément Vinette s’articulent. Ils trouvent leur continuité dans la façon qu’ils ont de jouer avec les récits et le réel. Toutes ses pièces s’attellent à mettre en forme une histoire, ou plusieurs à la fois. Parfois sans début ni fin, parfois selon un schéma narratif « classique », parfois via des récits aux multiples entrées…Le plus souvent, c’est l’observation d’un évènement du réel, l’appréhension de ses tensions puis l’interprétation de ces différents nœuds qui génèrent les problématiques de ses pièces. Elles tournent principalement autour de questions sociologiques, linguistiques ou géographiques. L’esthétique qui se dégage de son travail est à l’image des récits qu’il collecte du réel et de l’utilisation d’un lexique technique simple pour  les mettre en récit. Une esthétique simple, qui laisse voir ses ficelles et qui provient directement du rapport fondamental qu’entretiennent ses œuvres finies avec leurs processus de fabrication.

Léa Viretto

Issue d’un cursus cinéma à l’Université de Strasbourg, cette formation m’a nourri dans les domaines de la sémiologie et de la sociologie de l’image. Ce parcours m’a amené à me saisir des représentations des gestes (…)

Issue d’un cursus cinéma à l’Université de Strasbourg, cette formation m’a nourri dans les domaines de la sémiologie et de la sociologie de l’image. Ce parcours m’a amené à me saisir des représentations des gestes contemporains et de leurs déploiements au sein des nouvelles technologies de communication. En voulant formuler ces hypothèses au sein d’un engagement plastique, j’ai intégré en 2011 un cursus beaux-arts pendant cinq ans, d’abord à Brest puis à Nantes.

Ma pratique s’engage par un travail d’écriture fait d’hypothèses et d’analogies dans lesquelles sont mis en friction des concepts, anecdotes et récits qui lient geste et image : comment l’un et l’autre s’anticipent, s’augmentent et se transforment.

La lecture de ma pratique est multiple : elle manipule des vocabulaires divers tels que performance, danse, écriture (narrative, gestuelle et musicale) dont le cinéma apparaît comme le point de connexion.

Cette multiplicité des pratiques m’amène à élaborer au sein d’un même projet des formes et des recherches singulières. Elles sont des indices, des propositions ou prototypes qui participent à la lecture d’un projet global, tout en existant de manière autonome.

Laura Bottereau & Marine Fiquet

Laura Bottereau & Marine Fiquet forment un duo et un couple d’artistes plasticiennes. Elles travaillent ensemble depuis 2013. Leur duo construit une fiction commune, un ensemble où installations, dessins, sculptures, textes, vidéos et photographies se (…)

Laura Bottereau & Marine Fiquet forment un duo et un couple d’artistes plasticiennes. Elles travaillent ensemble depuis 2013.
Leur duo construit une fiction commune, un ensemble où installations, dessins, sculptures, textes, vidéos et photographies se répondent et se complètent. Les figures corporelles qu’elles mettent en scène en poursuivent les récits. Par des jeux de détournement, de glissements et de fragmentations, elles dé/construisent des corps. Le passage d’une condition corporelle à une autre prend forme plastiquement à travers des présences inanimées, immobiles, empruntant leurs caractéristiques conjointement à l’adulte et à l’enfant, au « féminin » et au « masculin».
Moulages des visages et des mains des deux artistes cohabitent avec des objets imitant le corps. Les registres du costume, du masque et de la dissimulation participent aux simulacres et se jouent des apparences. Parasitant les codes de représentations, les présences d’apparence enfantines qui habitent leurs fictions remuent l’image d’innocence qui leur est assignée pour mieux l’assiéger. Apparitions mutantes et polymorphes, elles troublent le regard et invitent aux lectures plurielles. Ces figures corporelles construisent des récits, des corps comme archives politiques, et formes des espaces de projection mouvants.

Marjorie Le Berre

Je traverse les lieux comme je lis, par la dérive, la rencontre, le glissement. Je tisse, relie, (re)compose des fragments, et m’arrête un temps aux nœuds d’intersections. Les récits et les déplacements sont au cœur (…)

Je traverse les lieux comme je lis, par la dérive, la rencontre, le glissement. Je tisse, relie, (re)compose des fragments, et m’arrête un temps aux nœuds d’intersections. Les récits et les déplacements sont au cœur de mon cheminement plastique. Plongeant dans nos environnements par la marche notamment, mêlé à une observation erratique et intuitive, je glane, enregistre et prélève des matières, gestes et mots de celleux rencontré.es, qui deviendront matière à transformation lors des haltes en atelier. En cherchant un équilibre entre fixation et fixité, narration et récits, chaque situation de traversée donne lieu à des formes morcelées, évolutives et disparaissantes où la pluralité des techniques trouve sa place. Invitant à participer au travail de création en itinéraire, le détour et les rives sont au cœur de mes interrogations pour au final questionner le partage d’une image vivante des lieux traversés ?

Céleste Richard Zimmermann

Céleste Richard Zimmermann questionne la culture populaire, la culture du quotidien, la culture des images en s’appropriant ses codes, mythes et croyances au travers de la sculpture, la peinture, ou encore de l’installation. Certaines de (…)

Céleste Richard Zimmermann questionne la culture populaire, la culture du quotidien, la culture des images en s’appropriant ses codes, mythes et croyances au travers de la sculpture, la peinture, ou encore de l’installation. Certaines de ces réalités esthétiques l’intéressent tout particulièrement comme le grotesque et l’excès. Ce sujet met en exergue une humanité perpétuellement actrice dans des rapports de force et de contradiction. De ces formes émergent des images renversées, métamorphosées ou rapidement anthropomorphisme et animalité apparaissent. Elles sont parfois cristallisées dans des figures animales au caractère ambigu comme le porc ou le rat, qui sont le vecteur dans certaines sociétés d’un malaise social. Ses propositions jouent avec la notion d’entrevision, dans un entre deux d’images latentes, entre horreur et divertissement. Une idée de confusion, tiraillée entre tragique et comique. Un espace ambivalent où la frontière entre l’acceptable et l’intolérable semble brouillée, dissimulée sous un rire léger.

Wilfried Nail

Sculpteur, poète, performeur, Wilfried Nail procède par fictions ouvertes, c’est-à-dire par l’instauration de récits potentiels, où les formes restent souvent inachevées, fragmentaires et déviantes, toujours prises dans une mémoire processuelle qui, à la fois, les dépasse (…)

Sculpteur, poète, performeur, Wilfried Nail procède par fictions ouvertes, c’est-à-dire par l’instauration de récits potentiels, où les formes restent souvent inachevées, fragmentaires et déviantes, toujours prises dans une mémoire processuelle qui, à la fois, les dépasse et les déplace. De l’enfant à l’archéologue, en passant par le flâneur baudelairien, Wilfried procède par sérendipité, arpentant le territoire à la recherche d’un « je-ne-sais-quoi ». Il observe, récolte, collecte, accumule, superpose. Parfois se laisse distraire comme pris dans une fuite en avant, puis oublie, laisse tout en tas. Le tas affirme chez Wilfried, un potentiel narratif capable de destituer une réalité asséchée par un ordre imposé. L’artiste échafaude, comme on crée des histoires. A partir de la photo, la vidéo, en passant par la sculpture et la prise de son, il agencent récits et collections en équilibre, où se rencontrent culture du passé, notamment préhistoriques et antiques, et celles à venir.

Matthieu Husser

La typographie, les signes, logos et autres pictogrammes qui nous entourent au quotidien, font partie depuis ces dernières années du langage plastique de Matthieu Husser. Sa démarche convoque ces références visuelles pour représenter le passage (…)

La typographie, les signes, logos et autres pictogrammes qui nous entourent au quotidien, font partie depuis ces dernières années du langage plastique de Matthieu Husser. Sa démarche convoque ces références visuelles pour représenter le passage du temps, faire ressurgir un patrimoine, questionner l’histoire urbaine et ses zones de transition par un mélange des codes qui brouillent les pistes et les références temporelles. Ces anachronismes créent différentes lectures des lieux ou des événements dont il est question.

 

Elsa Ferry

Cabinet de Fumisterie Appliquée. Et si, dans l’avion qui nous mène au Canada, dans le train qui file vers le sud de la France, sur le vélo qui longe les quais de la Deûle ou (…)

Cabinet de Fumisterie Appliquée.

Et si, dans l’avion qui nous mène au Canada, dans le train qui file vers le sud de la France, sur le vélo qui longe les quais de la Deûle ou de l’Erdre, par une combinaison de phénomènes sensibles, atmosphériques et pourquoi pas fantastiques, nos inspirations et nos traumas, nos postures et nos pulsions devenaient plus élastiques et s’avéraient polymorphes, chargés d’intuition et d’exaltation, comme des petits volcans fulminants au magma intrépide ou comme un tout petit multivers en expansion dont les éclats, éclaboussures, grains, scintillements, draches, spores, pigments, vaillantes particules s’achemineraient fougueusement vers les zones fécondes qui chérissent la matière à fiction ?

Igor Porte

Artiste plasticien et musicien, Igor Porte immerge le public au sein des paysages sonores qu’il façonne à partir des objets prélevés dans son quotidien. Utilisant la marche comme un outil de recherche et d’exploration, c’est (…)

Artiste plasticien et musicien, Igor Porte immerge le public au sein des paysages sonores qu’il façonne à partir des objets prélevés dans son quotidien. Utilisant la marche comme un outil de recherche et d’exploration, c’est grâce à une multitude de sites urbains et ruraux que Igor enrichit sa pratique du field-recording, et la collecte de fragments, d’objets de mémoire, et de végétaux, qu’il va par la suite faire vivre dans ses installations. Dans la volonté de cultiver une écoute et d’étendre notre attention vers un ailleurs, il ranime ces éléments par le son et le mouvant pour prolonger leur existence, leur porter un regard nouveau chargé d’un imaginaire et d’un potentiel créatif. Transposer ses expériences avec l’environnement, est une manière pour lui de revaloriser le vivant, et de se rattacher au réel. C’est pourquoi l’écoute est centrale, sans cette approche sensorielle, le monde reste à l’écart, étranger et insaisissable .

Justin Weiler

« Light is the new black Si la pratique de Justin Weiler s’inscrit à travers une approche sensible et perceptive, elle présente et met en œuvre autant de façons de peindre et d’interroger les dimensions d’une (…)

« Light is the new black

Si la pratique de Justin Weiler s’inscrit à travers une approche sensible et perceptive, elle présente et met en œuvre autant de façons de peindre et d’interroger les dimensions d’une matérialité de la peinture pour le regard. A partir de variations à la couleur noire, sur les différentes manières d’entrer dans un tableau, par le biais de séquences monochromes, abstraites ou figuratives, les productions de Justin Weiler multiplient les cadres et les expériences du point de vue qu’elles proposent au spectateur. (…)
Halos, grilles et bandes striées, transparences et nuances, jeux d’ombres et reflets, les compositions de Justin Weiler procèdent d’effets immersifs et de profondeur avec la lumière, en créant des rapports de distanciations entre le spectateur et l’objet regardé. Des passages à l’encre de chine sur le verre, à de bas reliefs aux volumes sérigraphiés, il y est toujours question de traces et de gestes répétés, de successions de couches, d’impressions ou d’empreintes, de manipulation de textures et d’épaisseurs. (…) »

Fréderic Emprou

Caroline Bron

Au croisement de l’écriture et de la sculpture/installation ma pratique, qui se rapproche des recherches de la Poésie Concrète sur la matérialité du langage, a pour point de départ la collecte de traces trouvées. Livres (…)

Au croisement de l’écriture et de la sculpture/installation ma pratique, qui se rapproche des recherches de la Poésie Concrète sur la matérialité du langage, a pour point de départ la collecte de traces trouvées.

Livres invisibilisés ou déclassés, formes épistolaires abandonnées ou oubliées constituent ces témoignages matériels ou immatériels sur le bord de la disparition que je cherche à actualiser ou à activer.
Souvent sérielles et principalement en noir & blanc mes pièces sont le résultat d’une combinaison de gestes opposés de préservation/ inscription et d’altération/effacement.
Impermanence, survivance, rémanence, anachronisme, ces «émanations du temps» selon la formule de G. Didi-Huberman, sont les notions articulant ma démarche. Au cœur de celle-ci, interroger les formes en sursis.

J’aborde la performance, sous l’angle de la temporalité, en revisitant le statut de fétiche des traces du temps performatif.

Laurence Broyde

À la croisée de différents médiums (dessin, technique du crochet, sculpture, installation…) Laurence Broydé mène des recherches artistiques différenciées et en même temps complémentaires. Entre art, design et artisanat, son oeuvre oscille sans cesse entre (…)

À la croisée de différents médiums (dessin, technique du crochet, sculpture, installation…) Laurence Broydé mène des recherches artistiques différenciées et en même temps complémentaires. Entre art, design et artisanat, son oeuvre oscille sans cesse entre différentes polarités, Si l’artiste crée des formes qui peuvent sembler autonomes, elle induit une mise en scène ou des modalités d’usage qui interrogent le statut de l’œuvre en lui attribuant des fonctions divergentes ou contradictoires.

Ces interventions sont le fruit d’une approche autant sensible qu’analytique des espaces. Sa pratique de dessin mural en est à la fois une appropriation et un travail de déconstruction de la perspective. Ses dessins spatiaux opèrent des illusions de mouvement, des déformations optiques et des anamorphoses qui bouleversent la perception des lieux. Ce travail sur l’espace invite le public à s’immerger dans l’installation et à faire une expérience esthétique dans laquelle le corps entier est sollicité.

Charlotte Barry

« Investie dans des problématiques de maîtrise des espaces et des matières souples, Charlotte Barry ne cesse de générer des formes. Elle expérimente le geste et développe des modes de création intuitifs. Sa production de dessins (…)

« Investie dans des problématiques de maîtrise des espaces et des matières souples, Charlotte Barry ne cesse de générer des formes. Elle expérimente le geste et développe des modes de création intuitifs. Sa production de dessins et de sculptures s’appuie sur un répertoire de formes très riche et non orienté. Elle conserve modérément les influences picturales qui ont guidé ses premières explorations artistiques. Le travail de Charlotte Barry va au-delà et traverse de nombreux entre-deux plastiques, toujours animé par cette volonté d’interpeller le processus gestuel par l’accumulation et la répétition. Tissus, papiers, fibres, film étirable, plastique, mousse extrudée, médium, … La substance molle est contractée, remplie, tordue, tressée, étirée, tendue, écrasée, modelée, … L’artiste manipule les variations de matière dans une constante expérimentation morphologique jusqu’à épuisement physique et plastique. »

Léo Bioret

Lila Lou Séjourné

Consciente d’évoluer dans un monde changeant, Lila Lou Séjourné embrasse les réalités complexes des phénomènes globaux à travers des formes variées. Anthropocène poétique et critique, vestiges du colonialismes, et inégalités sociales font l’objet d’une mise (…)

Consciente d’évoluer dans un monde changeant, Lila Lou Séjourné embrasse les réalités complexes des phénomènes globaux à travers des formes variées.
Anthropocène poétique et critique, vestiges du colonialismes, et inégalités sociales font l’objet d’une mise en récit esthétisée venant chahuter l’hégémonie de la culture mondiale et inculper les rapports de domination.
Grâce à des dispositifs de création participative, comme la cuisine avec les résidents d’un EHPAD à Bidart, la narration et le troc dernièrement en Guyane auprès d’élèves de CM1-CM2,  elle cherche à renverser et proposer autre chose à l’échelle du travail artistique. La hiérarchie des savoirs et l’attribution de la vérité, sont alors renversées, et ce, notamment en sollicitant les récits personnels, les coutumes locales et les formes qui leur sont associées. Alors dépositaire de ces mémoires, elle rends hommage à ces narrateurs par le biais de formes plastiques symbolisées, comme la broderie et la poterie, mais aussi au travers d’images fixes ou en mouvements.
Quand Lila Lou n’est pas observatrice, elle prend volontairement le rôle d’actrice au sein de performances qui ne sont pas sans rappeler le geste ou la farce politique, comme dans le projet MAID. Ici, dans la peau d’une cheffe d’entreprise, elle célèbre les luttes ouvrières et l’humour cher à la culture syndicale pour tourmenter le grand patronat et faire justice aux licenciés.

Cassandre Fournet

Née en 1992, Cassandre Fournet est diplômée de l’Institut Supérieur Des Arts de Toulouse. Son goût pour le dessin arrive en 2013 suivi rapidement par la peinture et son engouement pour le paysage, notamment avec des (…)

Née en 1992, Cassandre Fournet est diplômée de l’Institut Supérieur Des Arts de Toulouse. Son goût pour le dessin arrive en 2013 suivi rapidement par la peinture et son engouement pour le paysage, notamment avec des lectures comme le livre d’Anne Cauquelin L’invention du paysage.
Ce n’est qu’à partir de 2015 que des mots se posent sur le genre de lieux qui l’intéresse ; l’inhabité, les ruines mais surtout les sites auxquels personne ne porte d’attention.

Depuis 2020 elle se consacre à une nouvelle série de dessins sur les différentes plantes que nous pouvons rencontrer lors de nos trajets.
Cette série se nomme Adventice. Ce terme est repris par les botanistes pour décrire une plante étrangère à la flore locale, qui s’introduit et s’installe accidentellement. Elle se questionne sur le fait que ces plantes disparaissent après l’arrêt de l’action humaine. Les friches en renferment encore contrairement aux prairies ou forêts qui en sont dépourvues.

Sophie Keraudren-Hartenberger

Le projet de Sophie Keraudren-Hartenberger s’inscrit dans la continuité d’une recherche menée entre Art et Science, qui consiste à faire se conjuguer des pratiques expérimentales artistiques et scientifiques afin de découvrir de nouveaux espaces sensoriels. (…)

Le projet de Sophie Keraudren-Hartenberger s’inscrit dans la continuité d’une recherche menée entre Art et Science, qui consiste à faire se conjuguer des pratiques expérimentales artistiques et scientifiques afin de découvrir de nouveaux espaces sensoriels. Les œuvres ont pour enjeux de créer des dispositifs de révélation que l’artiste aborde par la question de la transformation de la matière.
Née en 1990 à Fréjus Saint-Raphaël, elle vit et travaille à Nantes et Bordeaux.

Raphaël Zamora

Mon travail suit plusieurs axes de recherches et, venant d’un cursus scientifique, il m’a toujours paru évident que chaque série nécessitait une élaboration et une mise en œuvre technique spécifique . À partir de là (…)

Mon travail suit plusieurs axes de recherches et, venant d’un cursus scientifique, il m’a toujours paru évident que chaque série nécessitait une élaboration et une mise en œuvre technique spécifique . À partir de là des séries d’aquarelle de ciels, de dessin de poussière, de peinture de paysages, de dessin de montagnes, d’aquarelle d’iris, de nouveaux paysages, plus abstraits se sont mises en place en dialogue, en rupture, en écho les unes aux autres.

 

Série La part des Anges

L’expression aurait pour origine l’alchimie qui désignait par anges les substances volatiles.

« La part des Anges » est donc le volume qui s’évapore pendant la maturation en fût d’un alcool.

Cette part correspond à peu près à un tiers du volume général du contenu.

Le format, le cadrage font écho à ce processus de concentration et le modus operandi répété permet d’explorer, comme le ferait une composition de musique sérielle, les variations et les combinaisons des degrés et des motifs.

L’image, la vibration, la couleur, la densité, s’entrelacent comme la rémanence rétinienne de plusieurs images dont on cherche l’ordre d’apparition ou de disparition.

Ces paysages intérieurs se déploient comme le phénomène physique d’une sublimation.

Une sublimation métaphysique… ?

Elise Legal

Élise Legal a étudié à Sheffield Hallam University et est diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon. À travers une pratique qui croise principalement le dessin et l’écriture, elle porte une attention particulière (…)

Élise Legal a étudié à Sheffield Hallam University et est diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon.
À travers une pratique qui croise principalement le dessin et l’écriture, elle porte une attention particulière à la manière dont le langage et les corps coexistent. La figure du chien errant ou le caractère de bande-dessinée Lucy sont autant de personnages qu’elle réemploie et qui l’accompagnent dans son travail. Elle utilise la poésie comme outil politique pour tenter de déjouer les assignations à résidence et les rapports de domination charriés par le langage. Elle a eu l’occasion de participer à plusieurs lectures publiques et de montrer son travail à la galerie gb agency (Paris), Graves Gallery (Museum Sheffield), Sabine Knust gallery (Munich), et lors du off de la 15ème biennale d’art contemporain de Lyon.

Anaïs Lapel

Anaïs Lapel (née à Verdun, 1993) est une artiste visuelle qui travaille les médiums de l’image, du livre et de l’installation. Sa pratique s’intéresse aux relations sociales et culturelles que nous entretenons aux récits. Elle (…)

Anaïs Lapel (née à Verdun, 1993) est une artiste visuelle qui travaille les médiums de l’image, du livre et de l’installation. Sa pratique s’intéresse aux relations sociales et culturelles que nous entretenons aux récits. Elle s’attache, d’une part, à mettre en lumière ce que les codes de notre storytelling occidental contiennent de paradigmes à interroger, voire, à abolir. Et s’intéresse, d’autre part, à émettre des hypothèses sur ce que ces récits pourraient sous-tendre de renouveau en terme de rapport au·à la spectat·eur·rice-acteur·rice ou de mode de délivrance d’une histoire. Elle postule qu’un renouvellement des imaginaires contemporains passe par une mise en péril de nos modes de fabrique des histoires et construit un travail oscillant entre recherche documentaire, récit docu-fictionnel et spéculation science-fictionnelle, nourri par les théories et idées défendues par Jacques Rancière, Isabelle Stengers, Donna Haraway, Ivan Illich, André Gorz et Ursula Le Guin.

Julien Go

Dans un rapport au dessin marqué par l’errance et le fantasme, Julien Go adopte divers gestes comme l’improvisation, l’effacement, le recouvrement, la fragmentation et le montage. Ces actions qui altèrent le dessin et son support, dépendent (…)

Dans un rapport au dessin marqué par l’errance et le fantasme, Julien Go adopte divers gestes comme l’improvisation, l’effacement, le recouvrement, la fragmentation et le montage. Ces actions qui altèrent le dessin et son support, dépendent du mouvement introspectif de ses créations ; les manques, les ruptures et les détails inachevés incarnent, quant à eux, une sorte de désordre entre les souvenirs, les humeurs et le désir.
Après un travail sur les tourments amoureux, retracés par une mêlée de chevaliers amants et bourreaux s’ébattant dans les ruines d’un château, il s’intéresse aujourd’hui à la notion d’esprit du lieu et tente de restituer un territoire imaginaire, dominé par la présence d’une maison et de son jardin, au cœur d’un quartier résidentiel.

Michaela Sanson-Braun

Le jeu commence : Une raquette de ping pong. Des saucisses. Pourquoi ne pas les marier? Regarde les saucisses dans la raquette, ces bretzels entrelacés dans la corde ! C’est beau. Ou une décoration qui (…)

Le jeu commence :

Une raquette de ping pong.

Des saucisses. Pourquoi ne pas les marier?

Regarde les saucisses dans la raquette, ces bretzels entrelacés dans la corde !

C’est beau.

Ou une décoration qui aurait mal tourné ?

L’art comme décoration. C’est plutôt une jolie fonctionnalité !

De plaire, et non de provoquer ! Ou peut-être que si ?

Seulement pour ceux qui ont du goût !

Ou du mauvais ? Quelque chose pour tous les goûts alors !

Osons copier les grands maîtres de tous styles !

Aussi pour vaincre la peur de l’échec.

Et la peur de la toile blanche.

Je la transforme en fauteuil d’ailleurs.

Pourquoi rester en dehors d’une fonctionnalité, hors contexte ?

On n’est plus chez Duchamp !

Laissez-vous tenter par le design !

Comment placer maintenant ce fauteuil dans l’espace ?

Avec quatre peintures érigées sur ses coins ?

Voilà !

Le fauteuil, re-fonctionnalisée comme plateforme d’exposition !

Une jolie mise en scène.

Quel jeu de séduction du spectateur !

Louise Porte

Ma pratique se situe entre les arts visuels et vivants. Mes recherches d’installations, axées autour de la narration, nourrissent mes travaux chorégraphiques, et inversement. Inspirée par ce qui est de l’ordre scénique, je joue ces (…)

Ma pratique se situe entre les arts visuels et vivants. Mes recherches d’installations, axées autour de la narration, nourrissent mes travaux chorégraphiques, et inversement. Inspirée par ce qui est de l’ordre scénique, je joue ces codes, je crée des liens, des échanges. La sculpture devient image, l’image apparaît comme une installation, guidée par le geste, dans le quotidien. J’écris ces nouveaux langages par le corps et la mise en scène, explorant les champs du contexte actuel, créant ainsi une nouvelle fiction.

Claire Amiot

En inscrivant son travail dans une réflexion sur l’histoire de la peinture, Claire Amiot interroge le langage de l’abstraction. Dans une logique expérimentale, c’est en dehors de l’espace du tableau qu’elle déploie ses recherches picturales (…)

En inscrivant son travail dans une réflexion sur l’histoire de la peinture, Claire Amiot interroge le langage de l’abstraction. Dans une logique expérimentale, c’est en dehors de l’espace du tableau qu’elle déploie ses recherches picturales sur des pans de tissu dont les formats dialoguent avec l’architecture. Elle découpe, fragmente et rassemble des morceaux de textile peint pour former des collages qui s’étirent dans l’espace. Elle cherche à inventer de nouvelles manières de « faire peinture » en croisant les disciplines (teinture, couture, tissage, son). Claire Amiot s’intéresse aux conditions de présentation de la peinture, à sa mise en espace, à la manière dont elle peut devenir une scénographie à part entière et générer un nouveau sens de l’espace et du lieu.

Ses installations sont des environnements dans lesquels le public est invité à vivre une expérience physique et mentale. Elles s’apparentent à des quêtes méditatives, des invitations au voyage à travers la latence des matières, l’informe et l’insignifiant

Clélia Berthier

Lauréate du prix des arts visuels de la ville de Nantes en 2023, Clélia Berthier sort diplômée de l’université Rennes puis de l’École des Beaux-Arts de Nantes en 2019. Son travail de sculpture relève du (…)

Lauréate du prix des arts visuels de la ville de Nantes en 2023, Clélia Berthier sort diplômée de l’université Rennes puis de l’École des Beaux-Arts de Nantes en 2019.

Son travail de sculpture relève du « moment de forme », les œuvres se créent par leur activation. Elles disparaissent parfois, pour s’achever inévitablement dans la digestion.

Tout est affaire de corps : cycle et mue, enveloppe et peau, plasticité et viscères. Clélia Berthier nous montre notre intimité.

Thomas Malenfant

Thomas Malenfant, diplômé des Beaux-Arts de Lyon en 2014, développe une pratique plurielle (peinture, sculpture, modélisation 3D) qui donne lieu à une esthétique fragmentaire et idiote où chaque médium est le lieu d’un apprentissage amateur. (…)

Thomas Malenfant, diplômé des Beaux-Arts de Lyon en 2014, développe une pratique plurielle (peinture, sculpture, modélisation 3D) qui donne lieu à une esthétique fragmentaire et idiote où chaque médium est le lieu d’un apprentissage amateur.
Les formes qui prennent souvent pour modèle des éléments issus de l’industrie sont répétées ; les machines glissent d’efficaces à monstrueuses, on voit double, voire triple, on butte sur les objets comme on se prend les coups de fouet du phénomène industriel.
Plus généralement, les objets sont sensibles à la lumière et jouent avec la vue et ses paradoxes. Ils portent les indices d’interrogations sur la construction des images à la manière des peintures de vanités au XVIIème, et on peut dire qu’ils déçoivent l’oeil comme des tapis roulants qui nous plongeraient en hypnose.
Son travail a été exposé au Centre d’art le Creux de l’enfer à Thiers, au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Saint-Étienne Métropole, et il a contribué à des projets curatoriaux avec le commissaire Guillaume Breton.

Impressions mutantes

Impressions mutantes est un collectif de quatre jeunes artistes diplômé·es des Beaux-arts de Nantes, composé d’Alexane Leprieult, Juliette Morisse, Gaël Forcet-Moreau et Victor Tetaz-Josse. Ielles se définissent comme un collectif d’artistes-auteurices et curateur·ices et se (…)

Impressions mutantes est un collectif de quatre jeunes artistes diplômé·es des Beaux-arts de Nantes, composé d’Alexane Leprieult, Juliette Morisse, Gaël Forcet-Moreau et Victor Tetaz-Josse. Ielles se définissent comme un collectif d’artistes-auteurices et curateur·ices et se réunissent pour préparer des expositions autour des objets imprimés et des manières de faire récit à travers les images et l’installation. Les quatre membres expérimentent le travail collectif, à huit mains autant pour créer des pièces singulières lors d’expositions que pour organiser des évènements où ielles invitent d’autres artistes à participer. Leur collaboration a commencé en septembre 2022 avec leur première exposition et festival à Pol’n, Nantes. Puis ielles ont exposé en tant qu’artistes au Musée Atelier de l’Imprimerie à Nantes, sur une invitation d’Alexandre Meyrat Le Coz, en novembre 2022, ainsi qu’à la SuperGalerie en avril 2023.

Alice Nicolas

Dans son travail Alice Nicolas utilise le médium photographique, avec des images trouvées, créées seule ou collectivement, pour leur aspect de document ancré dans un contexte sociologique. Ces images sorties du monde permettent de le (…)

Dans son travail Alice Nicolas utilise le médium photographique, avec des images trouvées, créées seule ou collectivement, pour leur aspect de document ancré dans un contexte sociologique. Ces images sorties du monde permettent de le figer pour mieux l’observer, seule ou en compagnie de personnes avec qui elle collabore. Avec le dessin ou la vidéo, une post-production bricolée donne vie aux objets, change les rôles des personnages, met en scène le document initial. La forme finale est toujours empreinte d’un contexte, mais elle n’y est plus dépendante. Les narrations viennent alors interroger nos imaginaires, tant fabulatoires que sociaux.

Tangui Le Boubennec

Quand il donne son nom entier, on lui demande s’il est breton, ce qui n’est pas très étonnant avec un nom pareil. Né en en 1999 à Paris et récemment diplômé de l’école des beaux-arts (…)

Quand il donne son nom entier, on lui demande s’il est breton, ce qui n’est pas très étonnant avec un nom pareil.

Né en en 1999 à Paris et récemment diplômé de l’école des beaux-arts de Nantes (2023), il a durant son cursus développé un travail plastique abordant de manière à la fois poétique et politique, des sujets comme les différentes formes d’amours, les dynamiques de genre, le féminisme et les masculinités.

Sa pratique, principalement sculpturale, opère un aller-retour entre le milieu marin et celui de la maison, en y empruntant directement des objets, mais aussi des gestes de fabrication artisanaux ou liés à des pratiques domestiques. Ses sculptures, qui jouent avec des hybridations, des inversions ou oppositions de formes et de matières, viennent parfois dialoguer avec des poèmes témoignant d’expériences intimes, de constats ou de sensations personnels. Il tente ainsi, aux travers de matières molles ou métamorphes comme la mousse ou la cotte de mailles, de proposer de nouvelles narrations sous un prisme queer.

Il est également membre de l’association Piscine de frites, un collectif d’amateurices de karaoké à géométrie variable ; qui s’articule autour de la performance, du texte, et du spectacle vivant.

Bérénice Nouvel

« Tout est plein chez Bérénice Nouvel (née en 1997, Saint Priest en Jarez), couleurs en aplat, formes mimant (par la 2D) ou reproduisant (en sculpture) l’existence réelle d’objets manufacturés ayant pour particularité d’être conjointement contenants (…)

« Tout est plein chez Bérénice Nouvel (née en 1997, Saint Priest en Jarez), couleurs en aplat, formes mimant (par la 2D) ou reproduisant (en sculpture) l’existence réelle d’objets manufacturés ayant pour particularité d’être conjointement contenants d’une matière à consommer et supports publicitaires. Le jeu est multiple, il interroge l’authentique, l’original, la copie, le désir, la consommation, le support, la projection. Le médium peinture devient le moyen d’interroger les informations qui saturent l’espace visuel et mental du quotidien. Renvoyant à la peinture populaire congolaise (on pense à Chéri Samba) ou à Pierre Huygues pour l’incursion dans les marges, décors du présent, le travail articule vrai et faux, toc, tragique de l’anthropocène, et inconscient collectif du consommateur occidental contemporain. La présence de Cola, sa chienne, sur des photos de mise en situation d’œuvres (peinture sur voiture, affiche tendue sur un mur, tableau représentant l’os convoité), convoque l’autofiction et le kitsch. L’aspect frontal du travail en est la tangente : sans commentaire, restitution presque neutre, l’œuvre offre au spectateur un regard sur le machinal de sa vie. »

texte de Clare Mary Puyfoulhoux

Antoine Denoual

Né en 1996, Antoine Denoual est photographe artiste auteur. Il vit entre Nantes et Arles. À la suite d’études en arts appliqués, puis en photographie, il réalise plusieurs séries autour de la relation entre le (…)

Né en 1996, Antoine Denoual est photographe artiste auteur. Il vit entre Nantes et Arles. À la suite d’études en arts appliqués, puis en photographie, il réalise plusieurs séries autour de la relation entre le corps et sa place dans le paysage. À la suite de ses études, il part pour une durée de 4 mois entre Israël et la Palestine afin d’y photographier les jeunes de son âge, il ressort touché par le destin et le contrôle des corps. Revenant en France, il intègre en 2019 l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles. Durant son passage à l’ENSP, il intensifie son travail autour des questionnements sociaux et politiques que génère le corps, ainsi que du rôle de la lumière dans notre perception du monde. Sorti diplômé en 2022 de l’ENSP, son travail s’étend désormais à un travail d’installation et de mise en espace des surfaces photographiques. Il a exposé notamment durant les Rencontres de la Photographie 2022 ainsi qu’à la Villette dans le cadre de 100% l’EXPO 2023. Il a également travaillé pour des marques telles que Jacquemus ou la cristallerie Hermès St-Louis ou encore le Ballet National de Marseille.

Lucas Seguy

La démarche artistique de Lucas Seguy consiste à expérimenter les possibilités de l’outil 3d en terme de narration et de composition et sa mise en forme en tant qu’objet vidéo ou série d’objet au sein (…)

La démarche artistique de Lucas Seguy consiste à expérimenter les possibilités de l’outil 3d en terme de narration et de composition et sa mise en forme en tant qu’objet vidéo ou série d’objet au sein d’une scénographie. Son travail prend forme à travers différents médiums, des installations vidéo d’animations 3d aux supports variables (boîtiers en bois plaqué, structures tubulaires en acier, vidéo projections avec installation sonore, …), par la pratique du dessin, par la conception de tableaux lenticulaires, ainsi que par l’écriture et la musique.
Il aborde des questionnements sur le corps humain et son devenir, la procréation, l’identité, les relations interpersonnelles.
Conjointement, sa pratique du dessin constitue un journal de bord qui traverse de manière plus spontanée ces questionnements.

Rémy Drouard

« L’écriture et la peinture sont liées, vous ne pouvez pas le nier, à l’origine c’est une histoire de poignet. » Il m’est difficile de séparer ces deux pratiques, tant elles évoluent main dans la (…)

« L’écriture et la peinture sont liées, vous ne pouvez pas le nier, à l’origine c’est une histoire de poignet. »
Il m’est difficile de séparer ces deux pratiques, tant elles évoluent main dans la main dans ma recherche plastique. La parole et l’écriture ont toutes les nuances d’une toile peinte, c’est pour ça que j’adore écouter les peintres parler de leur travail, car ils animent leurs touches, leurs gestes, leurs pattes avec les mots de leurs envies picturales.

Mon père, grand conteur d’histoires en tous genres, m’a appris à apprécier la narration orale, écrite et visuelle. L’actualité me conforte et me réconfortent sur l’idée que la chute, l’absurde, la figuration et l’acte incongru, ont un rôle primordial dans notre société. La culture populaire, internet ou bien le banal du quotidien, sont pour moi, une source permanente de création. Peintures, vidéos, performances et installations sont les maillons de la chaine, le moyen d’accrocher le vélo de ma pratique au lampadaire de ma vision de l’art contemporain. J’aime l’idée qu’une création à l’image du théâtre a inévitablement une fin, une chute. Comme un enfant stoppé dans l’attaque fictive d’un avant-poste ennemi, par la voix de sa mère, qui par la fenêtre, le prévient, que le repas est servi : « ÀÀÀÀ taaAAAble ! »

Aline Brugel

Les œuvres d’Aline Brugel explorent et questionnent le corps, sa place dans l’espace, ses mouvements, et les regards qu’on lui porte. Entre intimité et collectivité, son travail est marqué par un besoin de rentrer en contact (…)

Les œuvres d’Aline Brugel explorent et questionnent le corps, sa place dans l’espace, ses mouvements, et les regards qu’on lui porte. Entre intimité et collectivité, son travail est marqué par un besoin de rentrer en contact avec le public. Elle aime jouer avec la perception qu’il a de ses installations.

Elle façonne des outils, des diversions, incitant l’autre (public, participant) à traverser des expériences sensorielles. Elle utilise des techniques multiples telles que la photographie la vidéo ou encore l’installation.  C’est l’exploration, la sensation, l’immersion physique qui stimule ses créations. Son travail propose souvent plusieurs niveaux de lecture.

Professeure de danse contemporaine, Aline Brugel propose également des ateliers pluridisciplinaires mélangeant les arts visuels et les arts vivants, notamment lors d’interventions scolaires.

Inès Elichondoborde

Inès Elichondoborde vit et travaille à Nantes. Elle développe depuis plusieurs années un travail artistique qui prend notamment la forme d’essais vidéos et documentaires dont les thématiques traitent de questions politiques et sociales contemporaines, des (…)

Inès Elichondoborde vit et travaille à Nantes. Elle développe depuis plusieurs années un travail artistique qui prend notamment la forme d’essais vidéos et documentaires dont les thématiques traitent de questions politiques et sociales contemporaines, des espaces et personnalités en marge, des relations humaines comme un lien poétique à notre environnement. En interrogeant notre rapport à la fiction, à la narration, le travail artistique d’Inès Elichondoborde nous questionne : Comment raconter des histoires ? Ses objets visuels sont alors pensés comme une forme existant dans la collaboration avec les autres : par le biais d’ateliers d’écriture, la collecte de témoignages, la rencontre… Ainsi, l’histoire individuelle devient collective, la fiction un acte politique.

Anne Derivière

Les surfaces, les fluides, les ondes, les végétaux, les phénomènes météorologiques… Il y a face au paysage des sensations qui s’activent dans le corps. Les éléments surgissent, s’entrechoquent, résistent, se pénètrent, se repoussent, s’observent, s’agrippent, (…)
Les surfaces, les fluides, les ondes, les végétaux, les phénomènes météorologiques…
Il y a face au paysage des sensations qui s’activent dans le corps.
Les éléments surgissent, s’entrechoquent, résistent, se pénètrent, se repoussent, s’observent, s’agrippent, cohabitent, se modifient entre eux dans des mouvements variant entre le cataclysme et l’imperceptible. Ces rapports et ces relations se gravent comme événements dans ma mémoire. Mes espaces picturaux sont comme des arrêts sur un instant unique d’un cycle sans origine ni fin. Ils suggèrent un avant, un après, un temps infini. Ils ne dépeignent aucun lieu précis ou identifiable sur une carte mais tentent de transmettre les projections d’un imaginaire trouvant sa source dans l’espace réel. Ma pratique artistique questionne la subjectivité de l’appréhension du temps et de l’espace. Elle est une tentative de transmission d’une intériorité, tout en invitant le spectateur à se projeter dans un ailleurs.

Jule Faye

Jule a fait ses études à Paris, a travaillé depuis 2016 à Strasbourg et arrive tout juste à Nantes. Alternant pratiques collectives et solitaires, iel manie au gré des projets l’illustration, la gravure, la vidéo, (…)

Jule a fait ses études à Paris, a travaillé depuis 2016 à Strasbourg et arrive tout juste à Nantes.
Alternant pratiques collectives et solitaires, iel manie au gré des projets l’illustration, la gravure, la vidéo, l’installation, la céramique ou encore le tatouage.
On trouve dans son travail personnel la monstruosité et l’effondrement qui viennent se mêler à des instants de grâce et d’illuminations.  En plus des questions queers, décoloniales et anticapitalistes qui l’animent intimement, ce sont les notions de système D et d’intelligence collective qui reviennent dans ses projets collaboratifs. Ses derniers projets en date sont Vulva Paradoxa en collaboration avec Audrey Julien, que vous pouvez découvrir en ligne et en librairie : www.vulvaparadoxa.com et une résidence de co-création avec les habitant·es de Crugny en collaboration avec Marion Bouture dont vous pourrez découvrir la restitution prochainement sur le site de www.maisonvide.fr

Emmanuel Béranger

Le travail d’Emmanuel Béranger (né en 1997, vit et travaille à Nantes) se construit au regard de son parcours sportif. Ayant pratiqué la gymnastique à un niveau compétitif ainsi que d’autres disciplines en tant que (…)

Le travail d’Emmanuel Béranger (né en 1997, vit et travaille à Nantes) se construit au regard de son parcours sportif. Ayant pratiqué la gymnastique à un niveau compétitif ainsi que d’autres disciplines en tant que passionné, il a choisi de transposer le langage physique du sport dans sa pratique artistique. C’est par le rapprochement du dessin et de la performance qu’il explore les possibilités plastiques du corps mouvant.

Dans ses performances, les frontières entre les pratiques artistiques et sportives sont poreuses. La répétition des gestes comme lors d’un entraînement, le regard du dessinateur sur son support, la mise en tenue de performance au vestiaire, la main traçant une ligne sont autant d’éléments qui resserrent les liens entre ces deux pratiques chères à l’artiste.

Antoine Caclin

Né en 1997 dans l’Est de la France, diplômé des écoles des Beaux-arts de Nancy et de Nantes, Antoine Caclin développe une pratique pluridisciplinaire questionnant plusieurs aspects de la société et en particulier des espaces (…)

Né en 1997 dans l’Est de la France, diplômé des écoles des Beaux-arts de Nancy et de Nantes, Antoine Caclin développe une pratique pluridisciplinaire questionnant plusieurs aspects de la société et en particulier des espaces socio-professionnels et des lieux de vie et de loisir. Sur un fil tendu entre critique politique et sociale, fascination, jeu, absurde, (auto)biographie et fiction, il crée des fragments composants une histoire commune. À partir de ses différentes expériences du monde professionnel et d’une logique d’enquête, il met en forme des mécanismes vécus ou entendus. Il travaille une esthétique alliant objets trouvés, achetés ou fabriqués, jouant sur les échelles, les mouvements, les sons. Interconnectant différents imaginaires liés aux souvenirs personnels ou collectifs, à des formes connues, des histoires sociales ou encore des jeux de langage et de signalétique, il crée des narrations, des questionnements, des états de réflexion et d’observation.

Violette Vigneron

Violette Vigneron est une designer sculpteur qui travaille au contact de la matière dans son atelier ou en collaboration avec des artisans. Les enjeux liés à la production sont au coeur de son travail et (…)

Violette Vigneron est une designer sculpteur qui travaille au contact de la matière dans son atelier ou en collaboration avec des artisans. Les enjeux liés à la production sont au coeur de son travail et l’ont amenée à gagner une expertise en matériaux céramiques. Son travail porte une attention particulière aux couleurs, aspects de surface et aux phénomènes naturels, et elle aime explorer les formes issues de matériaux considérés comme non-nobles, souvent d’origine minérale ou végétale.

Jodie Camus

Ma pratique a toujours été liée au textile car c’est un médium qui me touche de par sa grande adaptabilité, sa complexité de fabrication et sa transversalité. La sensibilité que ce médium offre, me permet (…)

Ma pratique a toujours été liée au textile car c’est un médium qui me touche de par sa grande adaptabilité, sa complexité de fabrication et sa transversalité. La sensibilité que ce médium offre, me permet de raconter des histoires, des gens, des lieux. Détourner les codes de la teinture végétale en les adaptant, me permet de « mettre en textiles » les diverses écologies des endroits que j’habite. La couleur porte en elle l’histoire de son lieu d’origine et sa relation avec l’humain en fait un discours anthropologique. La teinture végétale donne une nouvelle lecture du paysage par la plante et son sol. Je m’engage dans mon travail à rentrer en contact avec les populations (humaines et non-humaines) et à restituer ces informations à un public de manière sensible.

Corentin Massaux

« Tu crois que c’est vide, l’air ? Alors, comme ça, tu crois que l’air c’est tout vide ?  Alors, là y a une maison, là un arbre, là une colline, et autour, tu t’imagines que c’est (…)

« Tu crois que c’est vide, l’air ? Alors, comme ça, tu crois que l’air c’est tout vide ?  Alors, là y a une maison, là un arbre, là une colline, et autour, tu t’imagines que c’est tout vide ? »*

C’est à partir d’une attention portée à ce qu’il y a entre les choses que se déploie ma peinture. Une peinture étendue, affranchie de ladite peinture pour se répandre dans l’espace de manière plus ou moins discrète. Celle-ci se fabrique à partir de situations glanées dans mon environnement quotidien qui, convoquées et confrontées à de nouveaux paysages, en créent de nouvelles. Contextuelle, elle s’attache à créer de l’espace sans prendre de place. 

*Extrait de « Colline » de Jean Giono

Benoît Travers

Benoit Travers creuse les failles par des gestes répétés. Dans la logique de ses diverses actions et performances, il martèle de manière continue une voiture coincée sous les gravats dans le Oued asséché d’el Melah, (…)

Benoit Travers creuse les failles par des gestes répétés. Dans la logique de ses diverses actions et performances, il martèle de manière continue une voiture coincée sous les gravats dans le Oued asséché d’el Melah, comme pour en accélérer l’érosion ; il ébrèche à grand coup de sabre les crampons d’un pneu semblant évoquer le rocher que roule chaque jour Sisyphe jusqu’en haut d’une colline. De ces superpositions et polyrythmies, il en ressort un « dialogue sonore » rejouant l’entremêlement des rythmes percussifs produit par les ouvriers sur les chantiers. Son geste, en apparence vain et monotone, travaille les récits comme des actes, procède d’une poésie en lutte contre les destins scellés. Il incarne la capacité de remettre la croyance au service de possibilités politiques utopiques ou matérielles (…) Benoit Travers érige les conditions d’une « architecture f(r)ictionnelle » qui façonne une partition musicale que l’on ne sait pas encore jouer.

Avant la poussière, Benoit Travers Extrait / Marion Zillio, 2018

Meg Boury

Diplômée de l’École des Beaux-arts de Nantes en 2019, Meg Boury est lauréate 2023 du prix des arts visuels de la ville de Nantes. Sa pratique est majoritairement performative. Elle se met en scène dans (…)

Diplômée de l’École des Beaux-arts de Nantes en 2019, Meg Boury est lauréate 2023 du prix des arts visuels de la ville de Nantes. Sa pratique est majoritairement performative. Elle se met en scène dans un cabaret burlesque folklorique où elle raconte des histoires, souvent personnelles, empruntent du milieu rural où a germé son travail. Avec une pratique à mi-chemin entre les arts plastiques et le spectacle vivant, le travail de Meg Boury se retrouve aussi bien dans des lieux d’expositions (Zoo Galerie à Nantes en 2021, Transpalette à Bourges en 2022, le basculeur à Revel-Tourdan en 2023) que sur scène. Ses premiers projets naissent au sein du TU-Nantes, scène jeune création et arts vivant, qui la soutien aujourd’hui dans le cadre de TRIPLEX – Parcours d’accompagnement des formes et des artistes émergent·es en partenariat avec Point Ephémère (Paris) et les SUBS (Lyon). Le théâtre l’a accueilli pour présenter Western Love Story qui fut également présenté dans l’exposition Felicità au Palais des Beaux-arts à Paris en 2019. Son dernier projet Une Histoire de la frivolité entre marais et champs y fut présenté en juin 2022 avant d’être joué à Point Éphémère en juin 2023 et aux SUBS en juin 2024.

Margaux Moëllic

Margaux Moëllic, née en 1996, est une artiste plasticienne française qui vit et travaille à Nantes. En 2021, elle est diplômée de l’Ecole supérieure des Beaux-arts de Nantes. Son travail a été présenté lors d’expositions (…)
Margaux Moëllic, née en 1996, est une artiste plasticienne française qui vit et travaille à Nantes. En 2021, elle est diplômée de l’Ecole supérieure des Beaux-arts de Nantes. Son travail a été présenté lors d’expositions collectives à Paris, Nantes, et Saint-Etienne. En 2023, elle est lauréate du prix des arts visuels de la ville de Nantes.

Son univers se fabrique grâce à la collecte d’images sur internet, de matériaux, à travers des lectures et un travail d’écriture témoignant d’expériences personnelles. Son travail plastique vacille entre plusieurs médiums, à la fois poétique et politique, il aborde des problématiques féminines en croisant des références pop et mythologiques. L’hybridité de la forme plastique, questionne la nature même de l’objet, son genre. «